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Le Conseil du patronat a peur des médias sociaux

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Yves-Thomas Dorval, le président du Conseil du patronat, avouait dernièrement :

 

Le climat social tendu au Québec découle de la popularité grandissante des nouveaux médias et de la difficulté des gouvernements et des entreprises d’y défendre leurs points de vue

 

En fait, il s’ennuie du temps où la seule parole possible (et surtout importante) se voyait propulsée via les médias traditionnels.

Pour ma part, vous vous en douterez, je m’en trouve ravi. Encore plus après avoir lu, à l’instant, un billet de Réjean Parent, président de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), qui dénonce la concentration de la presse au Québec :

 

le niveau de concentration de la presse ici est rendu tel qu’il faut pratiquement se tourner vers les systèmes politiques totalitaires pour trouver l’équivalent

 

L’équation est assez simple et la réponse est : les médias sociaux sont la seule solution pour espérer sortir de cette concentration. À part les principaux intéressés (et le terme « intéressés » est très à propos ici), qui voudrait bien revenir en arrière? Oui, certains journalistes, c’est bien évident, parce que c’est leur gagne-pain qui est en jeu, dans un sens. Mais je ne m’inquiète pas pour eux, l’adaptation est commune à l’humain.

Mais revenons à Yves-Thomas Dorval. Ce qu’il soulève semble viser juste :

 

L’arrivée d’Internet a amené l’explosion de médias sociaux où l’information se fait plus personnalisée, mais aussi beaucoup moins objective, rigoureuse et fiable […] Or une proportion grandissante de la population — particulièrement chez les 35 ans et moins — s’informe désormais principalement auprès de ces médias. Cette évolution pose un problème particulier aux gouvernements et aux entreprises qui sont soumis à des règles très strictes de communication.

 

Néanmoins, cela occulte le fait qu’il est surtout question d’opinion dans ce monde où le citoyen transige et analyse (encore beaucoup) l’information provenant de la sphère médiatique traditionnelle. Ce n’est pas l’information factuelle en soi le nerf de la guerre, le journaliste ayant toujours le monopole de par sa formation et son expertise, mais bien la liberté de parole du citoyen et le fait qu’elle puisse résonner parfois aussi fort que celle des chroniqueurs officialisés par les grands médias.

Donc, ce que le porte-parole des patrons n’aime pas, c’est surtout le constat que le citoyen est de moins en moins seulement un spectateur d’une opinion publique patentée. Ce qui met un énorme frein au fantasme d’une ploutocratie totale, d’un pouvoir gangréné par l’argent, alors que la concentration de la presse lui tient lieu d’armature. Dans ces conditions, c’est une très bonne nouvelle cette peur des médias sociaux. C’est la preuve que l’union fait la force et que cette force n’est pas que du vent.

Maintenant, comme on le voit de plus en plus, le chroniqueur à la solde du pouvoir se fait remettre à sa place par une multitude de gens, et dans le fouillis des coups de gueule trop spontanés et parfois sans classes, il y a des coups qui visent vraiment justes. Souvent, trop pour un seul individu. Il aura beau les ignorer personnellement, la dynamique des médias sociaux aura bien fait le travail de les relayer au plus grand nombre, question de faire craquer son piédestal…

Aujourd’hui, c’est par la force des choses que les puissants n’ont pas le choix de nous écouter. Demain, j’espère, ils devront nous gouverner à notre image, perdant d’autant le caractère absolu de leur puissance. Et c’est là où l’expression « gouvernement 2.0 » prendra tout son sens.

Nous sommes en ce moment sur le chemin pour nous y rendre.

 

(Photo : l_bo)

Màj :

 

Réaction du Conseil du patronat à ce billet :

 

Ce qui est une bonne nouvelle.


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